LA

PÉPINIÈRE

La pépinière est fondée par Thierry Béchard en 1993, à Aimargues dans le Gard. Lors de ses nombreux voyages en Amérique du sud, il se prend de passion pour ces plantes étonnantes qui vivent accrochées dans les arbres. De retour en France, il décide de les cultiver en Camargue, et de les vendre sur les marchés. Après quelques échecs, il a rapidement compris leurs besoins, et sa culture commence à se développer. Grâce à de nombreux dons et échanges avec les collectionneurs et les jardins botaniques, en 2013, sa collection atteint 200 espèces, variétés, formes et hybrides.

Souhaitant explorer de nouveaux projets, Thierry Béchard vend sa pépinière à Pierre Kerrand et Daniel Thomin en 2013.

La pépinière s’appelle aujourd’hui Tillandsia Prod et occupe une surface de plus de 3000 m² sur la commune du Cailar (Gard). Environ 500.000 Tillandsia comprenant 350 espèces, variétés, formes et hybrides, sont produits et cultivés dans nos serres et en extérieur.

Comment l'histoire

a-t-elle débuté ?

Pierre : Avant même que nous nous connaissions, nous nous étions, chacun de notre côté, enthousiasmés pour ces plantes ariennes. A l'époque, nous étions tous les deux clients d'une pépinière spécialisée dans leur production qui avait été créée en 1993 par Thierry Bechard, aux portes de Nîmes. Puis les hasards de la vie nous ont fait nous rencontrer Daniel et moi-même.

Daniel : Non seulement le coup de foudre entre nous a été immédiat, mais au bout d'un quart d'heure nous avons découvert que nous partagions la même passion pour les Tillandsia 

Pierre: Un beau jour, nous avons décidé de nous rendre a Nîmes dans notre pépinière favorite et la, Thierry Bechard nous annonce qu'il a décidé de la mettre en vente et de partir vivre en Afrique.

Daniel : Intérieurement je me suis dit que nous allions racheter la pépinière, mais j'ai attendu que Pierre m'en parle.

Pierre : Un mois plus tard, j'ai posé la question à Daniel qui na pas attendu la fin de ma phrase pour me dire qu'il était d'accord.

Nos

hybrides

Après avoir cultivé et observé plus de 250 espèces botaniques de Tillandsia, nous avons sélectionné les plus résistantes (au froid, au sec, à la chaleur, au soleil direct, à l'excès d'eau...). Nous les avons hybridés entre elles, ou avec des espèces plus fragiles mais à la croissance plus rapide, ou avec des espèces à plus belle floraison.

Des centaines de croisements ont été testés, et nous n'en avons gardé que les meilleurs. Nous avons porté une attention particulière aux feuillages, car certains ont des feuilles qui s'abiment vite et rendent la plante moins jolie. 

La sélection des floraisons a été drastique, pour ne garder que les plus beaux (couleur et nombres de fleurs par tige florale, tenue des fleurs dans le temps, parfum...)

Nous les avons testé aussi dans des conditions de culture dégradées (froid, sec, excès d'eau, soleil..) afin de garder des plantes qui s'adapteront mieux au changement climatique.

Quelques exemples : Tillandsia (usneoides mollis) x usneoides a résisté à -10°C en plein soleil, un hybride de Tillandsia diaguitensis x erici a produit des fleurs orange et un hybride de Tillandsia aeranthos x recurvifolia var subsecundifolia a un feuillage plus fourni et des fleurs deux fois plus grandes que aeranthos.

SEMIS ET

DIVISION DE TOUFFES

Nos plantes sont issu de semi ou de division de touffes. Pour atteindre de la graine à la fleur il faut entre 6 à 10 ans. 

MODE DE CULTURE

DES PLANTES

Les Tillandsia sont cultivés sur des tables horizontales recouvertes de grillage métallique ou à la verticale sur des grilles. Cela permet aux plantes de sécher plus rapidement que sur un support en bois par exemple. En effet, un temps de séchage court après un arrosage est une des clés de réussite de la culture des Tillandsia.

La serre froide (3°C minimum la nuit en hiver) permet de sauvegarder les espèces, et de diviser les touffes de Tillandsia même en période froide. Les semis ont également besoin de chaleur en hiver pour germer. Il peut faire jusqu'à 45°C dans la serre en été. 

Recherche

Université

La pollution de l’air est un mélange complexe de divers éléments notamment chimiques pouvant être à l’origine d’effets important sur la santé. Les polluants chimiques qui suscitent les plus fortes préoccupations en termes de santé publique sont : les particules de l’air extérieur, l’ozone, le dioxyde d’azote et les NOx, les composés volatiles organiques (COV), les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les métaux (arsenic, chrome cadmium etc.). Les Tillandsia sont des plantes épiphytes qui se nourrissent de l’eau de pluie, de nutriments dissous tels que la pollution de l’air, les déjections d’insectes, les poussières. Parmi celles que nous étudions, certaines ont été acclimatées dansla région Occitanie.

Des publications récentes ont mis en avant que T. usneoides pouvait être un bioindicateur de pollution au Brésil ou en Espagne dans des zones industrielles, T. recurvata et deux autres variétés de Tillandsia comme bioindicateurs de présence de nucléides et de métaux lourds au Brésil et en Equateur, ou en présence de polluants organiques divers ou de NOx au Mexique, ou encore, T. bergeri comme bioindicateur de pesticides en Argentine.

L’objectif de ce projet de thèse et des communications et publications qui en découlent est donc d’évaluer si des variétés acclimatées en Occitanie, comme par exemple T. bergeri. 

TILLANDSIA PROD Crédit d’Impôt Recherche 2022

Aeranthos, permettaient bien de bioaccumuler -en tant que biomoniteur- des polluants en vue de les utiliser comme dépolluants atmosphériques.

Pour ce faire, les études se découpent en différents axes :

 Etude des propriétés de bioaccumulation des Tillandsia, pour analyser leur rôle comme bioindicateur de pollution :

Pour ce faire, différents produits pharmaceutiques, pesticides, et polluants organiques persistants ont été imposés aux plantes, et sur la base d’analyses GCMS et/ou LCMS réalisées sur des extraits de plantes, nous avons cherché à définir les polluants organiques qui restaient accumulés dans les Tillandsia acclimatés (expériences en milieu contrôlé au laboratoire au laboratoire, par méthode de trempage).

Les résultats seront analysés dans le futur, et illustreront le travail d'une thèse.

 Etude des composés volatils intrinsèques aux Tillandsia, pour analyser leur rôle comme bioindicateurs environnemental et de contamination bactérienne :

Une étude a été menée visant à déterminer la composition en volatils de 14 espèces de Tillandsia peu ou non odorantes, grâce à une différenciation par ACP, afin de justifier leur rôle écologique dans leurs interactions avec l’environnement.

En parallèle, nous avons souhaité étudié le rôle de ces plantes non pas comme bioindicateur de pollution, mais comme bioindicateur de contamination bactérienne.

Nous avons alors étudié la composition chimique de T. bergeri et réalisé l’évaluation antibactérienne des composés isolés. Nous avons isolés et caractérisés par HPLC pour la première fois deux composés (flavones), la penduletin et la viscosine, présents dans les extraits dichlorométhane de l’espèce T. bergeri acclimatée en Occitanie. Ces composés présentent des activités antibactériennes contre deux espèces de staphylocoques : S. aureus (staphylocoque doré) sensible et résistant à la méticilline et S. caprae.

Ainsi, ces différentes études nous ont permis d’améliorer significativement nos connaissances sur les composés volatils des Tillandsia et leur rôle en tant que bioindicateur de pollution ou de contamination bactérienne.

 Etude complémentaire menée sur les propriétés de formulation des Tillandsia :

Par ailleurs, en parallèle à ces études, ces travaux nous ont guidé à analyser la composition en volatils floraux de trois d’espèces Tillandsia acclimatées en Occitanie a été étudiée, afin d’investiguer si ces COV peuvent être utilisés en parfumerie. Grâce à la HS-SPME couplée à la GC-MS, 66 composés ont été identifiés dans les émissions florales des espèces T. xiphioides, T. crocata et T. caliginosa. Une ACP a aussi permis de visualiser qu’il y a un profil volatil floral unique pour chacune des espèces étudiées.

Cette étude complémentaire permettra donc de mieux appréhender les méthodologies à appliquer pour les potentiels besoins de formulation à base de Tillandsia.

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